LA LUTTE



"Lorsque l’on parcourt les œuvres de SABS la première remarque que l’on fait c’est qu’il est un artiste engagé dans la cause culturelle. En effet, il ne s’agit pas ici de l’art parnassien c'est-à-dire d’un art qui ne viserait que le beau ce qui pourtant est la vocation première de l’art. Il s’agit plutôt d’un art fonctionnel comme l’est d’ailleurs tout l’art africain. Les thèmes dont il traite (la circoncision, la lutte, le rapport de l’homme africain à la nature et à l’univers) rendent compte d’une volonté de faire revivre et de fixer à travers les âges toutes les facettes de la culture africaine et particulièrement de la culture sérère à laquelle il appartient. Il y a comme une sorte de nostalgie qui s’exprime dans ses œuvres, une nostalgie d’un temps marqué  par l’émergence d’un système de valeur qu’une mauvaise approche de la mondialisation tend à faire disparaitre. C’est d’ailleurs pourquoi, même sa représentation de la lutte diffère de la lutte moderne que les exigences marketing ont dépouillé de tout son fond culturel. En observant ses tableaux consacrés à la lutte, nous avons l’impression de faire un voyage dans le temps et de nous remémorer un passé si lointain que même les contemporains n’arrivent plus à en saisir les différents contours. Il ne s’agit pas ici d’un passéisme mais d’une invitation à revisiter nos valeurs culturelles afin d’y trouver des moyens de mieux appréhender et de relever les défis du futur. C’est pourquoi, il nous semble essentiel de saisir le message véhiculé par ces œuvres afin de faire notre tout pour sauver le contenu de la sagesse africaine dont elles sont porteuses. On peut aussi lire à travers ces œuvres un plaidoyer pour une plus grande considération à l’égard de la particularité de l’art africain qui a pourtant apporté tant de chose à l’art universel"